Multiplication des interdictions du vélo en centre-ville : la FUB tire la sonnette d’alarme

16 oct 2023

Nice et Agen cet été, Lille au début du mois, plusieurs communes prennent des arrêtés municipaux pour interdire la circulation des cyclistes dans leurs centres-villes. La FUB s’inquiète de la multiplication de ces mesures défavorables à la pratique du vélo. Pourtant, de nombreuses alternatives existent pour une cohabitation sereine entre piétons et cyclistes. 

Depuis le 6 octobre, la mairie de Lille a restreint la mobilité de ses habitants en interdisant l'accès aux vélos et autres modes de transport légers dans certaines parties de son centre-ville. En application d’un arrêté municipal, les cyclistes ne seront plus autorisés à circuler dans les zones piétonnes entre 11 heures et 22 heures 

Cette mesure s’inscrit dans une vague d’arrêtés municipaux de même nature, adoptés par les villes d’Agen et Nice ces derniers mois. Il est problématique de voir se multiplier ces mesures d’interdiction à contre-courant de l’essor du vélo. Alors que ces 3 villes apparaissent dans le Baromètre des Villes Cyclables[1] comme défavorables à la pratique du vélo, nous appelons les maires à développer le vélo et la marche dans leur territoire plutôt qu’à les opposer. 

Chaque année, les rapports annuels de l'Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière (ONISR) rappellent un fait indiscutable : les piétons ne sont pas mis en danger par les cyclistes. La presque totalité des décès de piétons résulte de collisions avec des conducteurs de voitures, de poids lourds ou de camionnettes. Entre 2018 et 2021, seulement 0,6 % des piétons sont décédés dans une collision avec des cyclistes[2]. La FUB est très attachée à la protection des usagers les plus vulnérables des espaces publics, qu’elles ou ils soient piétons ou cyclistes.


Promouvoir des mesures alternatives pour garantir la sécurité et la cohabitation entre usagers 

L’enjeu premier est la reconquête des espaces publics et la hiérarchisation des modes de déplacements dans les cœurs de ville. Les communes doivent donner une place prépondérante aux infrastructures cyclables, aux aménagements favorables aux piétons et à la desserte par des transports collectifs.  

Au lieu de mettre en place de nouvelles sanctions administratives, les municipalités devraient orienter leurs efforts vers la prévention, la signalisation et le respect du Code de la Route pour l'ensemble des usagers. L’éducation à la mobilité à vélo à tous les âges, portée par les vélo-écoles, constitue une des réponses pour mieux cohabiter en ville. 

En se rapprochant des associations locales d’usagers, les collectivités ont tout à gagner pour œuvrer ensemble à sécuriser les modes de déplacements qui sont climatiquement plus vertueux et socialement plus justes.